L'histoire de Simon-Pierre dans la Bible — PRIXM
Simon-Pierre, un pêcheur du lac de Tibériade
Simon, fils de Jonas, est originaire de Bethsaïde. C’est un pêcheur du lac de Tibériade, en Galilée. Il travaille avec son frère André à Capharnaüm où habite sa belle-famille. Simon et André possèdent leur propre barque, ce qui signifie que leur activité de pêche leur rapporte un certain revenu.
C’est à ce moment-là que Jésus les rencontre :
« Comme [Jésus] marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : “Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.” Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. » (Mt 4, 18-20)
Apôtre et disciple de Jésus
Après cette rencontre qui va changer sa vie, Simon devient un des principaux disciples de Jésus, qui appelle 12 apôtres.
Statistiquement, Simon-Pierre est même l’apôtre le plus mentionné dans les évangiles. Il suit Jésus dans ses déplacements et ses prédications.
Puis Jésus donne un nouveau nom à Simon — Pierre :
« André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : “Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas – ce qui veut dire : Pierre.” (Jn 1, 42).
Pierre est un homme de foi, courageux souvent, enflammé parfois, téméraire également. Un exemple d’acte de foi : « Jésus leur demanda : “Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?” Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !” » (Mt 16, 15-16). Il reconnaît que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu.
Pierre qui coule : un homme de peu de foi ?
Alors que les disciples sont tous dans la barque sur le lac de Tibériade, Jésus leur apparaît en marchant sur les eaux. Mais ils ne le reconnaissent pas et croient que c’est un fantôme. Pris de panique, ils commencent à hurler.
« Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. » (Mt 14, 27-32)
Miracle au Lac de Tibériade ! Jésus marche sur l’eau, littéralement.
Au cours de cette scène, l'attitude de Pierre tandis que Jésus marche sur l’eau interroge. Il passe de la confiance au doute, du calme intérieur à la tempête, il doute et de ce fait commence à se noyer, mais Jésus le relève et le sauve.
Le triple reniement de Pierre
Lors de l'arrestation de Jésus au Jardin des Oliviers, Pierre tranche l'oreille du serviteur du grand prêtre avec son épée puis s’enfuit. Il suit ensuite discrètement le cortège vers le temple où Jésus comparaît devant les autorités juives. Pierre attend dans la cour pour voir comment ça va se passer pour son pote Jésus. Et c’est là que Pierre va renier trois fois le Christ, comme Jésus lui avait prédit lors de son dernier repas avec ses disciples (ça s’appelle la Cène pour info) :
« Amen, je te le dis : toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. » (Mc 14, 30)
Quand il entend le chant du coq pour la deuxième fois, Pierre se rend compte qu’il a renié son ami et pleure amèrement avant de partir retrouver les autres disciples.
Ces larmes signalent la prise de conscience de Pierre, qui se reconnaît pécheur — lui qui a abandonné son ami Jésus. On en a fait un podcast : les larmes de Pierre et triple reniement !
Pierre à la Résurrection
Pourtant malgré son reniement, Pierre est un des premiers témoins de la résurrection du Christ. Marie-Madeleine vient lui annoncer que Jésus n’est plus au tombeau.
« Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.» (Jn 20, 6-9)
Le premier Pape dans la tradition catholique
Avant de mourir, Jésus dit à Pierre :
« Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt 16, 18-19).
Donc Simon devient Pierre et s’offre un beau jeu de clefs en prime !
Jésus lui avait donc dit qu’il aurait un rôle important au sein des premiers Chrétiens (qui ne s’appellent pas encore comme ça d’ailleurs) et qu’il lui donnerait les clés du royaume. En gros qu’il aurait un peu un rôle de figure unificatrice qui transmet la parole du Christ et qui en est le garant. Ce qui fait de lui, selon la tradition catholique, le premier pape.
Pierre, « M’aimes-tu ? »
Après sa résurrection, Jésus demande trois fois à Pierre s'il l’aime. C’est une façon de réparer son triple reniement.
À ce sujet, notre meilleur conseil est d’aller écouter notre podcast « Pierre, trois reniements, trois déclarations ? »
« Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? »
Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. (Jn 21, 15-16)
Jésus lui demande de conduire son Église et de s'occuper de son troupeau, c’est-à-dire du peuple de Dieu.
La libération par l’ange
La suite de l’histoire de Pierre est racontée dans les Actes des Apôtres, le récit qui suit la Résurrection et l’Ascension du Christ et qui prend place après la Pentecôte. Jésus n’est donc plus parmi les Apôtres. Selon les Actes des Apôtres, alors que Pierre séjourne à Jérusalem, il est arrêté par Hérode Agrippa, roi de l’époque qui cherche à le faire périr. Il est jeté en prison mais il est miraculeusement délivré par un ange de Dieu :
« Et voici que survint l’ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. Il réveilla Pierre en le frappant au côté et dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes lui tombèrent des mains. Alors l’ange lui dit : « Mets ta ceinture et chausse tes sandales. » Ce que fit Pierre. L’ange ajouta : « Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. » Pierre sortit derrière lui, mais il ne savait pas que tout ce qui arrivait grâce à l’ange était bien réel ; il pensait qu’il avait une vision. Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent au portail de fer donnant sur la ville. Celui-ci s’ouvrit tout seul devant eux. Une fois dehors, ils s’engagèrent dans une rue, et aussitôt l’ange le quitta. » (Ac 12, 7-10)
Pierre rassemble ensuite autour de lui à Jérusalem une petite communauté qui se multiplie. Il se rend plus tard à Antioche (en actuelle Turquie) où il annonce la Bonne Nouvelle et rallie des disciples qui partent ensuite évangéliser dans le bassin méditerranéen.