La couleur de peau d'Adam, le premier homme : le rouge. Nadal et Saint-Exupéry sont à nos côtés pour vous raconter ça.
Dans le film Va, vis et deviens de Radu Mihaileanu sorti en 2005, une magnifique scène est l'occasion d'un débat émouvant sur la couleur de peau d'Adam entre deux jeunes juifs à la synagogue. Et c'est une excellente interrogation que nous reprenons aujourd'hui pour en offrir une réponse toute droite venue du texte biblique lui-même. Explications.
Ce passage est le récit de la formation de l'homme.
Voici les générations du ciel et de la terre quand ils furent créés au jour où YHWH Dieu eut fait une terre et un ciel. Nul arbrisseau des champs n’était encore sorti sur la terre et aucune herbe des champs n’avait encore poussé car YHWH Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour travailler le sol.
Mais une vapeur montait de la terre et irriguait toute la surface de la terre YHWH Dieu façonna l’homme de la poussière de la terre et il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. Puis YHWH Dieu planta un jardin en Eden du côté de l’Orient et il y plaça l’homme qu’il avait façonné.
Selon la Bible, on pourrait dire que le premier homme n’était effectivement ni noir, ni blanc, ni jaune, mais rouge !
Il faut se plonger dans l’univers des lettres hébraïques pour comprendre.
Le premier homme a été tiré de la poussière de la terre :
Terre, Adam, et rouge s'écrivent donc avec les mêmes consonnes en hébreu : ADM. Seuls changent les petits signes autour qui indiquent les voyelles.
Adam a été modelé de la terre d’où son nom : ADaM ! Faut-il en conclure, qu'Adam modelé de la terre, était rouge comme la terre battue de Roland Garros ?
Le texte de la Genèse met en avant le lien profond qui unit l’homme à la terre. Il l'inscrit dans le nom même d'Adam. L’homme ne peut pas vivre, se régénérer sans ce qui constitue cette terre.
Comme le dit Antoine de Saint-Exupéry dans Terre des hommes :
« Ce n’est point ma faute si le corps humain ne peut résister trois jours sans boire. Je ne me croyais pas prisonnier ainsi des fontaines. Je ne me soupçonnais pas une aussi courte autonomie. On croit que l'homme peut s'en aller droit devant lui. On croit que l'homme est libre... On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre. »
Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, NRF-Gallimard, Paris, 1939.
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