Le prophète Ibrahim dans le Coran correspond-il à Abraham dans la Bible ? Quel est le lien entre les deux ? Quelles sont les sources coraniques ?
On s’est régalés le 18 septembre 2019 quand le PSG a éreinté la défense du Real Madrid. Et on s’est également émerveillés des références bibliques qui ont émergé un peu partout pour saluer la performance d’un homme, Angel di Maria, dont le nom signifie littéralement Ange de Marie.
Notre journal préféré — seule publication médiatique vraiment sérieuse en Europe — a ainsi titré : « Danse avec les anges ».
Cela tombe : on peut vous parler ici de la visite de 3 anges à Abraham. Et le commentateur du match s’est exclamé « Ave di Maria » au moment du 2ᵉ but de l’attaquant argentin ! Bonheur.
Le Coran est tissé de références bibliques mais pas que, il puise dans :
Le Coran recompose ainsi de nombreux récits pour délivrer un autre message théologique. Il est donc toujours intéressant de comparer les écrits bibliques et coraniques qui mobilisent les mêmes figures.
C’est le cas d’Abraham que le Coran appelle Ibrahim (vocalisation d’Abraham en arabe).
« Lorsque la nuit l'enveloppa, il vit une étoile et il dit : 'Voici mon Seigneur !' Mais il dit, lorsqu'elle eut disparu : 'Je n'aime pas ceux qui disparaissent'. Lorqu'il vit la lune qui se levait, il dit : 'Voici mon Seigneur !' Mais il dit, lorsqu'elle eut disparu : 'Si mon Seigneur ne me dirige pas, je serai au nombre des égarés'. Lorsqu'il vit le soleil qui se levait, il dit : 'Voici mon Seigneur ! C'est le plus grand !' Mais il dit, lorsqu'il eut disparu : 'Ô mon peuple ! Je désavoue ce que vous associez à Dieu. Je tourne mon visage, comme un vrai croyant, vers celui qui a créé les cieux et la terre. Je ne suis pas au nombre des polythéistes'. »
Coran, Sourate 6, versets 76 à 80.
Ainsi, dans le Coran, Abraham/Ibrahim n'est pas présenté comme le père d'une nation, mais comme l'archétype du monothéiste.
Il peut y avoir deux enjeux pour ce texte coranique à insister sur le monothéisme d'Ibrahim :
Pour conclure sur ce sujet, on laisse la parole à un maître. Si vous ne comprenez rien à cette citation sur l’Uni-Trinité, c’est que tout cela reste pour vous un mystère. Et c’est bien, car ça l’est !
« Dans la « métamathématique » trinitaire, le mystérieux Troisième, l’Esprit, n’assure pas seulement l’unité de l’Un et de l’Autre, du Père et du Fils. Il signifie le dépassement infini de l’opposition, non par simple retour à l’origine, mais par affirmation d’une diversité absolue dans l’unité absolue. L’Uni-Trinité est ainsi une unité plus totale que celle de l’Inde, car, dans l’Esprit, elle porte simultanément à l’absolu identité et la différence. De sorte que la différence n’est plus séparation, mais un mode unique, ineffablement unique, d’existence de l’unité. »
Olivier Clément, L’autre soleil, Desclée de Brouwer, 2010, Paris, p.142