Que célèbrent les Juifs lors de Yom Kippour, la fête du grand pardon ? Quel est le lien avec l'expression « être un bouc-émissaire » ?
Une jeune chorale chante une version très enthousiasmante de Shalom Aleichem, chant de bénédiction. De quoi faire un shot de bonne énergie et se mettre à danser aussitôt ! En bonus, voici les paroles du chant traduites en français :
Paix sur vous, serviteurs-anges, mandatés du Plus-Haut, du Roi des rois des rois [*la redondance est volontaire, c'est la forme hébraïque du superlatif], le Saint, béni soit-Il.
Venez en paix, serviteurs-anges, mandatés du Plus-Haut, du Roi des rois des rois, le Saint, béni soit-Il.
Bénissez-moi en paix, serviteurs-anges, mandatés du Plus-Haut, du Roi des rois des rois, le Saint, béni soit-Il.
Sortez en paix, serviteurs-anges, mandatés du Plus-Haut, du Roi des rois des rois, le Saint, béni soit-Il.
Le Temple à Jérusalem a été construit par le roi Salomon puis détruit au moment de l'Exil. Au retour de l'Exil, il est rebâti. Sous la domination Perse, le roi Antiochus y installe des statues de divinités grecques. Mais la révolte des Maccabées va permettre de purifier le Temple.
Alors Judas et ses frères déclarèrent : « Voilà nos ennemis écrasés, montons purifier le Lieu saint et en faire la dédicace. » Toute l’armée se rassembla, et ils montèrent à la montagne de Sion. Là, ils virent le sanctuaire dévasté, l’autel profané, les portes complètement brûlées. Dans les parvis, la végétation avait poussé comme dans un bois ou sur une montagne, et les salles des prêtres étaient détruites. Ils déchirèrent leurs tuniques, se frappèrent la poitrine, répandirent de la cendre sur leur tête et tombèrent, la face contre terre. Au signal donné par les trompettes, ils poussèrent des cris vers le Ciel.
Alors, Judas donna l’ordre à quelques hommes de combattre les occupants de la citadelle, pendant la purification du Lieu saint. Il choisit des prêtres irréprochables et très attachés à la Loi. Ceux-ci purifièrent le Lieu saint et emportèrent les pierres souillées dans un endroit impur.
Dans la bonne vieille série US « The O.C. » plus connue en France sous le nom de Newport Beach, Seth Cohen, fils d’une mère chrétienne et d’un père juif, décide d’inventer une nouvelle fête : Chrismukkah.
C’est la contraction de Christmas (Noël en anglais) et de Hanoukka puisque les deux fêtes ont lieu en décembre. Alors peut-on vraiment confondre ces deux fêtes ? Pas vraiment comme on le voit dans l’éclairage, même si Hanoukka projette une lumière particulière sur Noël.
Les juifs ne célèbrent pas la fête de Noël qui est attachée à la naissance de Jésus-Christ. Mais une fête a bien lieu à la fin de l’année : la fête des Lumières : Hanoukka.
La fête de Hanoukka dure 8 jours et elle commence chaque année aux alentours de Noël (d'où la confusion, que vous ne ferez désormais plus, entre la fête juive et la fête chrétienne).
Lors de la fête de Hanoukka, le judaïsme fait mémoire de la reconquête de ses prérogatives religieuses à Jérusalem au IIe siècle avant Jésus-Christ, telle que la raconte le livre des Maccabées (livre qui curieusement ne fait pas partie de la Bible pour les Juifs).
La victoire contre l’occupant a permis de reprendre possession du temple et de le purifier. La lumière de la présence divine y a de nouveau été présente.
Les Maccabées ont donné leur nom à de nombreuses équipes sportives israéliennes, notamment le Maccabi Tel-Aviv, équipe de basket de très très bon niveau qui a notamment remporté l’Euroligue (coupe d’Europe de Basket de 2014). Même si chez PRIXM, on préfère l’Hapoël (à prononcer phonétiquement « à poil ») Jerusalem.
Pour célébrer cette fête, chaque famille juive expose un chandelier à 8 branches (**ou 9 - en fait : 7+1 ou 8+1 : sept branches pour accueillir les sept bougies, une huitième pour porter la bougie utilisée pour l'allumage).
La symbolique est la suivante : une bougie pour chaque journée. Les villes s’illuminent de ces centaines de bougies aux fenêtres. La mémoire vive des grands événements de son histoire est un des trésors du judaïsme. Elle irrigue chaque génération et lui donne la sève de son renouvellement permanent.
Pour creuser l'histoire millénaire de cette fête, lisez également cet article.
La mémoire vive des grands événements de son histoire est un des trésors du judaïsme. Elle irrigue chaque génération et lui donne la sève de son renouvellement permanent. Cet attachement à la mémoire a été magnifié par Hélie de Saint Marc dans un poème :
Que serait un homme sans mémoire,
il n’aurait pas d’avenir.
Que serait un homme sans mémoire,
il marcherait dans l’oubli.
Car le passé éclaire le présent qui tient en lui-même
l’essentiel de l’avenir.
Dans la suite des temps et la succession
des hommes, il n’y a pas d’acte isolé, de destin isolé.
Tout se tient.
Il faut croire à la force du passé,
au poids des morts, au sang et à la mémoire
des hommes.
Que serait un homme sans mémoire
il marcherait dans la nuit.
Et les hommes de l’avenir,
ceux qui forgeront, seront ceux
qui auront la plus vaste mémoire.
Hélie de Saint-Marc, Les Sentinelles du soir, Paris, édition Les Arènes, 1999
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