Quel est le lien entre Jean-Baptiste et Jésus ?

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Découvrez qui est Jean-Baptiste par rapport à Jésus. Pourquoi dit-il qu’il est une lampe ? Quel est le lien entre la lampe et la lumière ?

3 minutes et 49 secondes avec Coldplay, Léonard de Vinci, Fra Angelico et Saint-Exupéry
Dernière mise à jour -  
19/11/2024

Boules de neige et lumières de Noël avec Coldplay

Tandis que les journées de décembre sentent le vin chaud à la cannelle et que se répand comme une ambiance de Noël dans nos villes, ouvrons ce numéro avec les doux accords de Coldplay qui chantent justement Christmas Lights, les « lumières de Noël ». 

When you're still waiting for the snow to fall / Those Christmas lights
Light up the street / Light up the fireworks in me

Quand tu attends toujours que la neige tombe / Ces lumières de Noël
Illuminez la rue / Allumez le feu d'artifice en moi

Pour surfer sur les paroles, penchons-nous sérieusement sur le sens de l’expression « lumières de Noël »… en lisant l’évangile de Jean !

Pour les croyants, la véritable lumière de Noël, c’est Jésus lui-même, et on vous laisse découvrir qui se charge d’assumer le rôle de lumignon...

Le texte biblique qui explique la mission de Jean le Baptiste

Le passage qui suit est issu du prologue de l’évangile de Jean, c’est-à-dire l’ouverture du chapitre 1. Il raconte la naissance de Jésus — ici évoqué comme « la lumière » annoncée par Jean-Baptiste. 

Advint un homme envoyé de Dieu. Son nom était « Jean » :
il vint en témoignage
pour témoigner de la lumière
afin que tous vinssent à croire par lui.
Celui-là n’était pas la lumière
mais il vint pour rendre témoignage à la lumière. [...]

Il dit : 
— Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. C’est celui qui vient après moi, qui avant moi a été fait, et dont moi, je ne suis pas digne de délier la courroie de la sandale.

Évangile selon saint Jean, chapitre 1, versets 6 à 8 puis 26 et 27. Traduit du grec par les équipes du programme de recherche La Bible en ses Traditions.

Jean-Baptiste, témoin et cousin de Jésus

peinture jean baptiste seul au désert livre à la main entouré d'anges
Berner Nelkenmeister (1479-1510), Jean-Baptiste dans le désert (1495, pigments sur bois, 109 x 126 cm), Maison de l'art, Zurich (Suisse). Domaine public.

Jean-Baptiste, le premier des témoins

Dans ce court passage, l’évangile de Jean présente d’emblée le personnage de Jean, plus communément appelé Jean-Baptiste — ajout bien utile pour ne pas le confondre avec l’apôtre Jean, membre des 12, ou encore avec l’évangéliste Jean (dont on ne connaît pas exactement l’identité, on y reviendra un jour).

En gros : Jean-Baptiste prépare mais et ne fait pas écran à celui qu’il annonce : il s’efface devant « celui qui vient après lui » (Jn 1,27).

peinture jean baptiste habillé en peau de bête grande croix à la main
José Leonardo (1601-1652), Saint Jean-Baptiste (vers 1635, huile sur toile 196 x 119 cm), Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles (États-Unis). Domaine public.

Deux personnages en regard : Jean-Baptiste et Jésus

Revenons-en au texte. Car les trois petits versets ci-dessous sont tout bonnement magnifiques. En termes littéraires, c’est un pur chef-d'œuvre. 

« Advint un homme envoyé de Dieu. Son nom était « Jean » :
il vint en témoignage
pour témoigner de la lumière
afin que tous vinssent à croire par lui ;
celui-là n’était pas la lumière
mais il vint pour rendre témoignage à la lumière. » (Jn 1, 6-8)

Ici, l’évangéliste met en scène une sorte de diptyque. Le mot diptyque vient du grec diptykhos et signifie littéralement « deux volets ». Vous le devinez, ces « deux panneaux » correspondent aux 2 personnages : Jean-Baptiste et Jésus. 

  • Jean-Baptiste rend témoignage à la lumière (il rend témoignage à Jésus, notamment en annonçant sa venue).
  • Mais Jean-Baptiste n’est pas la lumière (car il n’est pas Jésus, comme il le dit en réponse aux questions des Juifs).
« Les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander « Qui es-tu ? ». 
Et Jean confessa et ne nia pas. Et il confessa : 
— Moi, je ne suis pas le Christ. » (Jn 1, 19-20)
peinture jean baptiste doigt pointé vers le ciel
Léonard de Vinci (1452-1519), Saint Jean-Baptiste (vers 1516, huile sur toile 69 cm x 57 cm), Musée du Louvre, Paris (France). Domaine public.

La lumière et la lampe, la parole et la voix

Le motif principal de ce passage consiste à identifier Jésus à la lumière. Et il ne s’agit pas d’une métaphore sans lendemain ! En effet, tout au long de l’évangile de Jean, Jésus se présente lui-même comme « la lumière ». On peut même prolonger l’allégorie : 

  • Jésus se désigne comme la lumière : « Je suis la lumière du monde. Qui se met à ma suite ne saurait marcher dans les ténèbres mais aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12)
  • et désigne Jean-Baptiste comme la lampe : « C’est un autre qui témoigne à mon sujet. Et je sais qu’il est vrai, le témoignage qu’il rend à mon sujet. [...] Celui-là était la lampe qui brûle et luit et vous avez voulu vous réjouir un moment à sa lumière. » (Jn 5, 32.35)

À travers cette image de la lumière et de la lampe, l’évangile nous indique surtout la relation étroite entre Jean-Baptiste et Jésus. Mais allons plus loin, toujours en lisant ce chapitre 1 de l’évangile de Jean. 

  • Jésus est d’emblée présenté comme le Verbe ou la Parole (ces deux mots essayent de traduire le terme grec Logos) : « Au commencement était le Verbe. [...] Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. » (Jn 1, 1.14)
  • Jean-Baptiste, lui, se présente comme la voix : « Moi je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit Isaïe le prophète. » (Jn 1, 23)

Après le binôme formé par la lumière et la lampe (laquelle lampe se rapporte à la lumière), voici donc le binôme formé par la parole et la voix (laquelle voix se rapporte à la parole). 

Bref, à travers ces images se dessine le lien étroit entre la figure du Prophète (Jean-Baptiste) et la figure du Messie (Jésus).

Finalement, on remarque que Jean-Baptiste est toujours présenté relativement à Jésus. Car le prophète n’a de sens que par rapport à la parole qu’il porte. Autrement dit : Jean-Baptiste « n’a de sens » que lorsqu’on comprend que son identité est en étroite relation avec celle de Jésus. 

peinture jean baptiste bâton à la main désignant jésus arrivant au loin
Annibale Carracci (1560-1609), Le témoignage de Jean-Baptiste (1600, huile sur cuivre, 54 cm x 43 cm), Musée métropolitain d'art, New-York (États-Unis). Domaine public.

Venez à la barre : Jean-Baptiste le témoin

Vous l’avez sans doute remarqué : ce passage de l’évangile de Jean est truffé de références à la notion de « témoignage ». Le mot apparaît même 3 fois en 3 versets (en Jn 1, 6-8).

Au-delà de l’impression de lourdeur, il faut donc reconnaître que cette notion de témoignage est fondamentale !

Jean-Baptiste est un témoin de la vie de Jésus : au sens juridique du terme, il peut ainsi en rendre compte. En effet, en droit, un témoin est une personne qui certifie une chose qu’elle a vue ou entendue. Pour les croyants, J-B fait ainsi figure de précurseur et d’appui dans la foi.

Enfin, Jean-Baptiste est témoin au sens strict du terme : il est martyr. Car, en grec, le terme martyr signifie « témoin ». Or, non seulement Jibé est témoin, mais il est aussi martyr, puisqu’il meurt décapité par Hérode.

homme déposant tête de jean baptiste sur plateau en arrière plan banquet, corps de jean baptiste à terre
Rogier van der Weyden (1399-1464), La décapitation de Jean-Baptiste (huile sur panneau, 77 x 48 cm), Gemäldegalerie, Berlin (Allemagne). Domaine public.

Le mot de la fin

Pour conclure en poésie, nous laissons la plume de Saint-Exupéry évoquer la distinction entre les signes de la lumière et la lumière elle-même.

« [Un père parle à son fils] Tu connais le festin des noces, une fois que l’ont déserté les convives et les amants. Le petit jour expose le désordre qu’ils ont laissé. Les jarres brisées, les tables bousculées, la braise éteinte, tout conserve l’empreinte d’un tumulte qui s’est durci. Mais à lire ces marques, me dit mon père, tu n’apprendras rien sur l’amour. À peser, à s’attarder sur le dessin des caractères ou sur l’or des enluminures, l’illettré manque l’essentiel, qui est non l’objet vain mais la Sagesse divine. Ainsi l’essentiel du cierge n’est point la cire qui laisse des traces, mais la lumière. »

Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle, Paris, Gallimard, 2000, Folio 3367, p. 43

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