Découvrez le récit de la création de la femme dans la Bible ! Pourquoi est-elle créée après l'homme ? Sont-ils égaux ?
Pour le film qui fit de Brigitte Bardot une star internationale, Roger Vadim choisit les paroles du chapitre 2 de la Genèse : Et Dieu créa la femme (1956).
Le texte de la Genèse n'a pas la prétention de faire un récit historique de la Création de l'homme et de la femme. D'ailleurs il y a deux récits distincts de la création du monde. Ces textes cherchent à nous transmettre le mystère de l'humanité dans sa constitution.
YHWH Dieu dit :
— Ce n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide semblable à lui.
Alors YHWH Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme qui s’endormit — et il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. YHWH Dieu construisit la côte qu’il avait prise à l’homme en femme et il l’amena à l’homme.
Et l’homme dit :
— Celle-ci cette fois est os de mes os et chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée humaine, parce qu’elle a été prise de l’humain !
C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Et ils étaient tous deux nus, l’homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte.
La Bible n’est pas un recueil de concepts incompréhensibles. Œuvre enracinée dans le terreau sémitique, elle tire toute sa sève des aspects les plus concrets du réel. Dans un simple détail, on peut y découvrir des sens d’une grande profondeur.
C’est ce que nous vous proposons d'explorer avec un fragment de sagesse juive et la perspicace ironie d’un évêque du XVIIème siècle.
Faisant écho à l'utilisation de la côte de l'homme pour créer la femme, dans le Midrash* Rabba sur le livre de la Genèse, rabbi Josué de Siknin dit en substance :
Quand Dieu a fait la femme, il a réfléchi.
Vais-je la tirer de la tête d’Adam ? Non, car elle va devenir orgueilleuse.
Vais-je la tirer de sa langue ? Non, parce qu’elle va devenir bavarde.
Vais-je la tirer des oreilles d’Adam ? Non, car elle sera derrière les portes à écouter tout.
Vais-je la tirer de son cœur ? Non, car elle sera jalouse.
* L’enseignement midrashique vient de l’hébreu Deresh qui peut signifier : scruter, comprendre.
Dans la même veine, on pourrait continuer à notre manière ce Midrash :
Alors je vais la tirer d’un endroit particulièrement intime : sa côte.
Je ne la tire pas de devant pour qu’elle ne se croie pas supérieure à l’homme.
Je ne la tire pas de derrière pour qu’elle ne pense pas qu’elle doive être toujours soumise à l’homme.
Je la prends de côté pour qu’ils sachent qu’ils sont appelés à être unis ensemble.
Jean-Pierre Camus (pas Albert, Jean-Pierre), théologien et écrivain français (1584-1652) écrivit lui-aussi un commentaire sur le thème de la création de la femme à partir de la côte d’Adam :
« Et n’allez point leur reprocher je ne sais quelle faiblesse que vous imaginez en elle. Sachez qu’Adam ne fut fait que de boue, matière molle et lâche : mais Ève d’une côte, matière plus noble, et plus ferme que de la terre détrempée ; que si les hommes sont plus robustes de corps, ils sont beaucoup plus fragiles au péché. »