Comment Moïse découvre-t-il le buisson ardent ? Quel lien les Pères de l'Eglise ont-ils fait entre cet arbuste en feu et la Vierge Marie ?
Photographie de la « Montagne de Moïse », aussi connue sous le nom de mont Horeb, dans la péninsule du Sinaï en Égypte par Mohammed Moussa en 2013. Les traditions chrétiennes et juives situent à cet endroit l'épisode du buisson ardent.
Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madian il mena le troupeau au-delà du désert et arriva à la montagne de Dieu, à Horeb. L’ange de YHWH lui apparut dans une flamme de feu, du milieu du buisson. Et il vit, et voici, le buisson était en feu mais le buisson ne se consumait pas.
Moïse dit : Je vais faire un détour et examiner cette grande vision, pourquoi le buisson ne se consume pas. YHWH vit qu’il faisait un détour pour regarder l’appela du milieu du buisson, et dit : Moïse ! Moïse !
Il répondit : Me voici.
Dieu dit : N’approche pas d’ici ôte tes sandales de tes pieds car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. Et il dit : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.
Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu.
Un buisson qui brûle mais ne se consume, ça pas peut susciter un certain étonnement du lecteur, non ?
Les Pères de l’Église ont fait un parallèle entre le buisson ardent et la Vierge Marie : Jésus fut en elle comme le feu divin dans le buisson.
« De même que le buisson brûla sans se consumer, de même Marie reçut le feu de l’Esprit en elle et enfanta sans perdre sa virginité. »
On doit cette citation à saint Éphrem le Syrien (306-377) que vous connaissez forcément...
Ce parallèle a été déterminant pour les artistes chrétiens d’Orient qui l’ont constamment repris dans leur iconographie.
👉 Ce parallèle entre le buisson ardent et la Vierge Marie met en valeur une certaine lecture de l’Ancien Testament par les chrétiens, qui consiste à reconnaître dans certaines scènes, certains personnages, certains événements de l'Ancien une préfiguration de scènes, de personnages ou d’événements du Nouveau Testament.
On l'appelle « lecture typologique », du grec « typos » signifiant « moule » (comme moule à gâteau) : le Nouveau Testament raconte l'histoire de Jésus dans les « moules » fournis par les récits de l'Ancien Testament !
Comme on s'emploie à le souligner chez PRIXM, le Nouveau Testament est bercé par l'Ancien, et l'Ancien est éclairé par le Nouveau. Si vous en doutez encore, allez lire nos sagas : Jésus, vous êtes Juif ? ou Le Christ dans l'Ancien Testament. Bonne lecture !
Cette relation de l'Ancien au Nouveau Testament, le concile Vatican II de l'Église Catholique l'a exprimée ainsi dans Dei Verbum :
« Inspirateur et auteur des livres de l’un et de l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé. »