Que se passe-t-il aux noces de Cana ? Combien de temps durait un mariage à l’époque ? Combien de litres d’eau Jésus a-t-il changé en vin ?
Quand les épisodes bibliques sont chantés en mode country, c'est toujours un groove exceptionnel pour les oreilles !
Dans son titre He turns water into wine, issu de son album de gospel The Holy Land sorti en 1969, le grand Johnny Cash reprend le récit des Noces de Cana où Jésus change l'eau en vin. On vous laisse être bercés par la voix du "Man in black", puis on revient sur ce miracle dans L'éclairage !
Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces avec ses disciples.
Le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit :
— Ils n’ont pas de vin.
Jésus lui répondit :
— Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue.
Sa mère dit aux servants :
— Tout ce qu’il vous dira, faites-le.
Or, il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures.
Jésus leur dit :
— Remplissez d’eau ces jarres.
Ils les remplirent jusqu’au bord.
Il leur dit :
— Puisez maintenant et portez-en au maître du repas.
Ils lui en portèrent.
Lorsque le maître du repas eut goûté l’eau devenue vin – et il ne savait pas d’où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l’eau – le maître du repas appelle le marié et lui dit :
— Tout homme sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent !
Tel fut le commencement des signes que fit Jésus à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.
« Le troisième jour, il y eut des Noces à Cana de Galilée » (Jn 2,1)
Les trois premiers mots de ce court passage biblique – uniquement relaté dans l’Évangile de Jean – constituent un éminent cas d'allusion biblique. En fait, avec une subtilité géniale (habituelle chez lui, on en avait parlé là), Jean vient glisser une indication au lecteur biblique averti : il va se passer quelque chose.
L’expression « le troisième jour » est une formule bien particulière. On vous explique :
Il se passe quelque chose de spécial au cours de ce mariage auquel Jésus, sa mère et ses disciples sont invités : le miracle de la transformation de l’eau en vin.
Pour mieux comprendre les textes bibliques, vous le savez maintenant, il faut aussi connaître les coutumes anciennes. Dans la culture juive et gréco-romaine antique, les noces duraient une semaine. C’était donc une immense fête qui réunissait de très nombreux invités.
Dès lors, grâce à cette information, on comprend mieux la quantité impressionnante d’eau que Jésus a changée en vin…
Il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures.
Après une petite conversion, on fait le calcul :
On pose la multiplication et obtient donc deux chiffres pour une fourchettes :
Résultat : la quantité minimale obtenue équivaut à 472,68 litres tandis que la quantité maximale équivaut à 709,02 litres.
De quoi faire la fête encore un bon moment pour les mariés de Cana !
Le récit d’un mariage, auquel Jésus vient comme invité partager le repas avec les convives et les mariés, suggère la sacralité de cette célébration. Dans l’évangile, quand Jésus est à table pour manger, c’est souvent assez significatif :
Cette célébration et fête de mariage en est encore une manifestation : partager la table signifie entrer en communion et créer des liens. La présence de Jésus rend ce repas sacré.
Vous y penserez la prochaine fois qu’une fête vous réunira avec vos amis !
Finalement, comme l’indique magnifiquement le célèbre tableau de Véronèse transposant les noces de Cana dans le contexte du faste vénitien de son époque, Jésus vient habiter le quotidien de la vie humaine, rendant sacré un festin de mariage.
Pour finir sur une note philosophique, reprenons les mots de Gabriel Marcel évoquant le sens du don. Cette définition jette une lumière nouvelle sur le sens du geste posé par Jésus lors de la transformation de l'eau en vin :
« Donner une chose, ce n’est pas simplement la faire passer d’une place à une autre. C’est la transmuer, puisque c’est lui incorporer quelque chose de soi.
Le don qui m’a été fait, s’il est véritablement un don, ne vient pas seulement s’ajouter à un avoir préexistant. Il se situe dans une autre dimension, celle du témoignage. L’âme du don, c’est la générosité : une lumière qui serait joie d’être lumière. »
Gabriel Marcel, Tu ne mourras pas, Paris, Arfuyen, 2005 ; p. 45
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