Comment bien lire un texte biblique ? Par où commencer et comment l'interpréter ? Quels conseils peuvent donner les rabbins ?
Des juifs orthodoxes entonnent le Psaume 126 lors d'une Bar-Mitzvah. C'est tout simplement magnifique, surtout le DJ avec sa table de mixage dans le fond. Bref, une merveille d'ambiance et de mélodie pour commencer.
Les livres des rois racontent l'Histoire des Royaumes d'Israël et de Judah et mettent en scène différents prophètes chargés de rapporter les paroles de Dieu. Dieu se révèle à ces prophètes de manière particulière.
C’est ainsi qu’il était dit à Élie : « Tu sortiras demain et tu te tiendras devant le Seigneur et voici que le Seigneur passera. Il y aura un vent grand et puissant qui désagrégera les montagnes et fracassera les rochers devant le Seigneur : mais ce n’est pas dans le vent que sera le Seigneur. Après le vent, un tremblement de terre : mais ce n’est pas dans le tremblement de terre que sera le Seigneur. Après le tremblement de terre un feu : mais ce n’est pas dans le feu que sera le Seigneur. Après le feu, le murmure d’une brise légère. »
Les juifs adorent interpréter les Écritures saintes : les rabbins ont compilé des recueils entiers d’interprétation dans la Mishnah et le Talmud. Si vous ne savez pas quoi faire le dimanche, il y a de quoi s’occuper…
Au Moyen-Âge, les rabbins fixent une classification des différentes manières d’interpréter la Bible, avec 4 sens.
Ces 4 sens vont vous aider à entrer dans le texte présenté aujourd'hui.
Relisons le texte biblique avec ces 4 sens.
Si l’on prend les 4 premières lettres de Peshat, Réméz, Derash et Sod, on obtient PRDS qui une fois vocalisé donne PaRDeS pour paradis car à l'écrit, en hébreu, on ne note que les consonnes. Ceux qui fréquentent les 4 sens de l’Écriture vivent du paradis, voilà le sens de cette classification.
La prière paraît être la forme la plus élevée, comme le rappelle Bernanos :
« Hélas ! on en croira sur parole des psychiatres, et l’unanime témoignage des Saints sera tenu pour peu ou rien. Ils auront beau soutenir que cette sorte d’approfondissement intérieur ne ressemble à aucun autre, qu’au lieu de nous découvrir à mesure notre propre complexité il aboutit à une soudaine et totale illumination, qu’il débouche dans l’azur, on se contentera de hausser les épaules. Quel homme de prière a-t-il pourtant jamais avoué que la prière l’ait déçu ? »
Georges Bernanos, Le journal d'un curé de campagne, éd. Plon, 1936, Paris.