Découvrez qui est Noé dans la Bible. Que signifie son nom ? L'étymologie hébraïque peut-elle indiquer la mission que Dieu lui a confiée ?
Aujourd’hui on vous parle de Noé. Du coup, on a pensé à notre chanteur caché préféré (#Guiltypleasure Yannick Noah) : Noah est une des vocalisations possibles de la racine hébraïque « n.h. » qui a donné Noé - on vous précise l’étymologie dans l’éclairage, no worries.
👉 On aurait donc pu aussi l’appeler Yannick Noé !
Et Lamek vécut cent quatre-vingt-deux ans et il engendra un fils.
Et il l'appela du nom de Noé en disant : Celui-ci nous soulagera de nos travaux et des peines de nos mains [provenant] du sol qu'a maudit YHWH.
On vous épargne la liste complète de la généalogie du bon Noé, mais pour résumer :
Comme souvent, l’étymologie de l'hébreu vient nous aider et nous en dire davantage sur l’identité ou la vocation des personnages bibliques : Noé en hébreu s’écrit « Nh ». Or, les mots en hébreu sont souvent polysémiques.
👉 Un même terme peut ainsi être employé en des sens différents.
Comment la Bible emploie-t-elle la racine « n.h. » ?
« Au septième mois, le dix-septième jour du mois, l’arche s’arrêta [nḥ] sur les montagnes d’Ararat. » (Gn 8,4).
Comment la racine « n.h. » en hébreu est-elle utilisée dans le texte biblique d'aujourd'hui ? 🧐
Comme tout bon poète qui se respecte, l’auteur biblique s’amuse à jouer sur les mots. Comment fait-il ? Il joue sur deux termes qui ont des lettres très proches pour en dévoiler le sens. Dans notre texte, il écrit :
Il lui donna le nom de Noé [nḥ], en disant : « Celui-ci nous consolera [nḥm] de nos travaux et des peines de nos mains [provenant] du sol qu'a maudit YHWH. »
👉 Noé = garder, donner du repos, soulager et... consoler.
👉 Le nom de Noé prend alors une autre ampleur : il doit soulager, donner du repos et consoler.
Deux interprétations possibles :
👉 Ce n’est pas pour rien si les traditions juives et chrétiennes font de Noé le premier « juste », dénomination de certains personnages de l’Ancien Testament, équivalente au « saint » des chrétiens…
Dans un roman contemporain situant les personnages dans la vieille ville de Naples au XXe siècle, Erri De Luca amène une profonde réflexion sur le sens des marins et leur respect pour la mer. De même que Noé sait qu'il est porté par l'action de Dieu, de même les pêcheurs accordent et reconnaissent aux profondeurs de la mer un certain mystère. Dans cet extrait, le narrateur est un jeune pêcheur napolitain :
« Nicola ne savait pas nager et il m’a transmis son respect pour le fond. On obtient de la mer ce qu’elle nous offre, non pas ce que nous voulons. Nos filets, nos palangres, nos nasses sont une question. La réponse ne dépend pas de nous, les pêcheurs. Ceux qui vont là-dessous chercher la réponse avec leurs mains se croient plus forts que la mer. Seule la surface nous revient, ce qui est dessous lui appartient, c’est la vie. Nous frappons à sa porte, à fleur d’eau. Nous ne devons pas entrer chez elle en maître. »
Erri De Luca, Tu, mio, Paris, Gallimard, 2011. (17)